Pour que lerreur soit cause de nullité, elle doit réunir certaines conditions. Ainsi, lerreur doit avoir été déterminante. Cela signifie quelle doit avoir joué un rôle déterminant dans le consentement de celui qui la commise. Sans cette erreur son choix aurait été différent, il naurait pas contracté. Lerreur doit ensuite avoir été commune, c'est-à-dire quelle doit entrer dans le champ contractuel. Cela signifie que les deux parties doivent avoir eu connaissance de limportance de ce sur quoi portait lerreur. Cela ne veut pas dire que les juges ne sintéresseront quà ce qui est contenu dans le contrat lui-même, ils examineront également les volontés des parties.
Lerreur ne doit pas avoir été acceptée par avance, c'est-à-dire quil nest pas possible par exemple à la suite de lachat dun tableau que le vendeur a présenté comme une copie, de revenir invoquer lerreur sur les qualités substantielles en faisant valoir quil sagit dune copie et que lon souhaitait acquérir une uvre authentique. Enfin, lerreur doit être excusable. Cela veut dire que le contractant ne devait avoir aucun moyen de léviter, par exemple en se renseignant, au quel cas, sil avait la possibilité de léviter, il aurait manqué à son devoir, il ne pourrait se prévaloir de sa propre négligence pour demander la nullité du contrat. Cela a pour conséquence quune erreur considérée comme inexcusable nouvrira pas droit à une demande de nullité. Par exemple, une personne spécialisée dans un domaine particulier ne pourra pas faire valoir lerreur quelle aura commise dans ce domaine précis. Cela ne veut pas dire que seuls les professionnels peuvent se voir reprocher une erreur inexcusable, un non professionnel peut aussi commettre une erreur inexcusable, se sera le cas par exemple sil agit sans faire preuve dun minimum de bon sens.
Lorsque les conditions sont réunies, lerreur commise peut servir de fondement à une demande en nullité. Il ne sagira toutefois que dune nullité relative. Cela signifie que seule la personne qui a commis lerreur (on lappelle lerrans) pourra exercer laction. Ce droit sera transmis à ses ayants-droit au moment du décès. Il faudra agir dans les cinq années qui suivent la découverte de lerreur, faute de quoi laction ne pourra plus être exercée.